Reçu de Anne... Amis des Bêtes d'Aix-les-Bains et trouvé dans ma Bal le 1er Janvier 2005.
bonjour,
merci de diffuser ce texte autour de vous
c'est chez nous à Aix que c'est arrivé
mais sans doute ailleurs aussi
j'ai mal
bonne année quand même
Anne
Contactée par la propriétaire d’un logement dont le loyer n’avait pas été payé depuis plusieurs mois,nous avons découvert, hier, dans le dit appartement, un chien de race berger allemand, squelettique laissé sans aucune nourriture ni boisson, fermé à l’intérieur depuis sans doute de nombreuses semaines.
Ça, ce sont les faits, bruts, énoncés comme une simple dépêche d’agence que l’on va survoler, qui vont nous indigner….et puis l’on passera à autre chose, une autre actualité brûlante qui nous troublera momentanément, et que l’on oubliera.
Moi, je ne peux oublier. Je ne peux pardonner.
Je porte en moi le regard de ce chien, qui tente de remuer la queue lorsque la porte s’ouvre : « ça y est, ils sont venus me chercher ! enfin ! » et qui dans un sursaut se met sur ses pattes pour tenter de monter dans la voiture et s’effondre sur le siège le regard déjà lointain.
Je n’oublierai pas non plus le vétérinaire qui lâche ses consultations pour venir à son secours, qui l’ausculte, qui constate l’absence de muscles, de veines, tout sauf ce cœur qui bat encore et ne veut pas s’arrêter. Ce désir de vie malgré tout…et notre incapacité à faire autre chose qu’abréger ses souffrances.
Je n’oublierai pas lui avoir tenu la tête, posé mes mains sur son corps décharné, l’avoir accompagné pour ce dernier voyage, incapable de réparer la barbarie humaine, désemparée, désespérée, révoltée.
Je suis retournée, le soir, dans cette petite rue où les logements sont mitoyens. J’ai essayé de comprendre comment et pourquoi personne ne nous a prévenu avant. Un chien ne meurt pas de faim en silence, du moins les premiers temps.
Où s’arrête notre devoir de réserve ? où commence la non assistance à personne ou animal en danger ? comment est-ce possible ?
De tels actes ne peuvent, ne doivent rester sans sanction. Mais aucune ne pourra réparer la mort lente et programmée d’un animal « oublié » dans un appartement dont la porte d’entrée est vitrée, situé au rez de chaussée d’un petit immeuble du centre ville.